Fire Emblem Fates

07 juin 2016

Destiné à régner sur 3DS

Testé par sur
4
  • Éditeur Nintendo
  • Développeur Intelligent Systems Co., Ltd. (IntSys)
  • Sortie initiale 20 mai 2016
  • Genre Rôle

Après un Fire Emblem Awakening très populaire, voilà que Nintendo et Intelligent System offre une deuxième fournée à la 3DS. Et même un peu plus, puisque Fire Emblem Fates est scindé en deux volumes (Héritage et Conquête), associé également un chapitre bonus disponible en téléchargement. Overdose ?

L'histoire

Vous jouez un avatar prénommé Corrin. Enfermé dans un château depuis votre tendre enfance, votre Roi de père vous met à l'épreuve et vous demande d'achever deux prisonniers du royaume adverse : Hoshido. Vous refusez et êtes alors mandaté pour une mission de reconnaissance, accompagné par un truand recruté par le Roi lui-même. Une fois sur place, les événements prennent une drôle de tournure et vous vous retrouvez prisonnier de l'ennemi. Enfin, pas tout à fait : celui-ci vous apprend que vous descendez en réalité de la famille royale d'Hoshido. Fire Emblem Fates offre une trame scénaristique dans la lignée des autres épisodes de la série. Comme d'habitude, l'équilibre entre action et narration est savamment dosé, et c'est avec un certain plaisir que vous découvrez les personnalités des dizaines de personnages rencontrés au cours de l'aventure.

Le design des personnages est toujours aussi réussi.

Le principe

Côté gameplay, cet épisode apporte quelques nouveautés plutôt importantes. En premier lieu, il y a toujours la possibilité d'adopter des formations défensives ou offensives. En étant à côté d'un de vos camarades, le jeu vous accordera des bonus d'affinité conséquents. Si vous décidez de vous lier à un personnage présent sur une même case, vous privilégierez alors la défense : en fonction du protagoniste mis en avant, le jeu vous octroiera des bonus de caractéristiques spécifiques. Voilà qui est très pratique pour atténuer les faiblesses d'un combattant. La nouveauté de cet épisode réside dans le fait que l'ordinateur puisse lui aussi cumuler deux unités sur une même case, et ainsi corser un peu les escarmouches.

L'autre gros ajout se situe dans la partie gestion du titre, plus prononcée que dans l'épisode précédent. Entre deux batailles, Fire Emblem Fates vous propose de construire votre propre château et d'y implémenter les bâtiments que vous jugez utiles. De simples boutiques à une roulotte faisant office de loterie, le tout en passant notamment par une forge vous permettant d'améliorer vos armes... Le choix est au rendez-vous. C'est aussi dans ce château que vous développez l'aspect social bien connu des fans de la série. En parlant aux protagonistes, vous nouez des liens utiles en combat et pouvez recevoir des objets en cadeau. Enfin, c'est aussi ici que vous pouvez utiliser les amiibo de Fire Emblem, et ainsi rencontrer les personnages en question.

Votre chateau fera très vite votre fierté.

Le multi

Fire Emblem Fates dispose aussi d'un vrai mode multijoueur vous permettant de recruter cinq protagonistes et de batailler contre un ami ou des inconnus (en ligne cette fois-ci). Si le multi est plutôt chiche (seulement quelques cartes de jeux sont présentes), sa présence était nécessaire, surtout au regard de l'excellent mode multijoueur de Code Name S.T.E.A.M. (le précédent jeu du studio).

Vous pouvez parfois vous transformer en dragon (et les bestipierres sont toujours présentes).

Pour qui ?

Fire Emblem Fates ravira à coup sûr les fans de la série. L'aspect gestion offre une progression plus "souple" qu'à l'accoutumé, vous donnant l'impression d'un jeu un peu moins découpé à la hache (entre phases de gameplay et dialogues). Plus simplement, le jeu réussira aussi à convaincre toute personne à la recherche d'un jeu de rôle digne de ce nom sur 3DS. Pour dire vrai, il s'agit assurément de l'un des meilleurs jeux du genre sur la portable de Nintendo.

Si vous ne voulez pas perdre de compagnons, voici le premier moment corsé de l'aventure.

L'anecdote

Ce qui est amusant avec Fire Emblem Fates, c'est qu'il justifie plutôt bien son modèle économique. Le choix effectué par le joueur - c'est-à-dire acheter la version Héritage ou Conquête - représente en réalité le choix de son avatar. Qui plus est, il est une fois de plus difficile de reprocher à Nintendo sa politique : en soi, le contenu d'une version peut se suffire à lui-même. Difficile néanmoins d'imaginer que les fans de la série s'en contentent, tant l'aventure peut une fois encore être chronophage. D'ailleurs, pour ceux qui se posent des questions concernant les différences - autres que scénaristiques - entre les deux versions, sachez que Conquête propose moins de ressources et s'avère un peu plus difficile. Pour information, Héritage (censée être la plus simple) est déjà corsée en mode Expert.
Les Plus
  • Généreux malgré le modèle économique
  • Des affrontements à la mise en scène dynamique
  • Des petits plus qui changent finalement beaucoup de choses
  • Les forces habituelles de la série
  • La segmentation du jeu favorise peut-être la narration (moins de blabla)
  • C'est joli
Les Moins
  • Honnêtement, on ne sait pas trop
Résultat

Fire Emblem Fates est probablement le jeu à posséder sur 3DS en cette année 2016. Le jeu va jusqu'à justifier son modèle économique douteux, proposant tout des même des dizaines d'heures de jeu pour chacune des deux versions. En apportant un peu de gestion et un soupçon de mise en scène à ses affrontements, Fire Emblem Fates finira de convaincre les joueurs en manque de jeux de rôle. D'ailleurs, oubliez aussi l'original Legend of Legacy ou le très beau Bravely Second : le Roi de 2016, c'est bien le jeu d'Intelligent System. Une fois de plus, sommes-nous tentés de dire.

À propos de l'auteur

Titulaire d'une licence en langues, littératures et civilisations anglo-saxonnes obtenue à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Mathieu Lallart a poursuivi ses études à Paris, durant deux ans, à l'École Supérieure d'Études Cinématographiques (ESEC). En 2018, il s'auto-édite et sort Jeu Vidéo et Cinéma : Une question de point de vue. Deux ans plus tard, il publie La Saga GTA : Transgressions et visions de l'Amérique chez Third Éditions.

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