LocoCycle

24 févr. 2014

Et si vous preniez votre pied ?

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4

Twisted Pixel. Si ce nom ne vous dit rien, il s'agit pourtant d'un petit studio appréciant surprendre son monde, puisqu'à l'origine de jeux tels que 'Splosion Man ou The Gunstringer (un des rares titres Kinect convaincant). LocoCycle est dans la veine des productions du studio, avec un gameplay certes perfectible mais une ambiance et des partis pris si déjantés qu'il convient de saluer l'ensemble.

L'histoire

Dès son introduction, LocoCycle rappelle les productions de Twisted Pixel. Le jeu commence par une scène live dans laquelle les acteurs jouent aux dictateurs. Durant une présentation de deux motos aux lignes félines, l'orage fait rage. Alors qu'un agent de sécurité amène l'un des bolides au garage, la foudre frappe le véhicule. Quand Pablo (le mécanicien) tente de réparer la bécane, celle-ci prend subitement vie sous ses yeux. Voyant un magazine posé sur le sol, la moto décide de rejoindre le rallye de la Liberté, une course américaine avec des jolies filles. Gros problème : Pablo a malencontreusement la cheville accrochée à la carosserie du bolide. Malgré les protestations du mécanicien, la moto nommée I.R.I.S. pense avoir trouvé le compagnon idéal pour un drôle de road trip, auquel les services secrets vont tenter de mettre fin coûte que coûte.

Vous l'aurez compris : LocoCycle vaut surtout pour son ambiance absolument folle, rarement vue dans les productions récentes. Car derrière un concept digne des années 80, le jeu accumule les dialogues percutant et autres références à la culture populaire américaine. Mais le plus surprenant reste peut-être la mise en scène spectaculaire de l'ensemble, car LocoCycle n'est pas vraiment un jeu de moto... Comment ça ? On ne vous a pas prévenu ?

Bah oui, tant qu'à faire, autant rouler sur l'eau en tirant sur des scooters des mers.

Le principe

Eh oui ! LocoCycle se cache derrière son synopsis pour vous prendre par surprise. Plus qu'être une production au scénario farfelu, LocoCycle est un drôle de mélange de genres, qui repousse d'une certaine façon les frontières du game design. Car le coup de folie des développeurs, c'est de faire un pot-pourri des jeux à la mode... en les appliquant à une moto. C'est ainsi que vous vous retrouvez avec des phases de shoot bourrines ou, plus surprenant, avec des affrontements au corps-à-corps. Que l'on soit bien clair, ce n'est pas le pauvre Pablo qui donne des coups de clé à molette (bien que cela soit possible) mais bel et bien son bolide qui fait parler sa carrosserie. C'est toute l'audace du titre, d'alterner de façon frénétique courses, combats rapprochés, actions contextuels, combats de boss, fusillades... Et qu'importe le gameplay (certes perfectible par moment) pourvu qu'on ait l'ivresse ! Et de ce point de vue, l'expérience est singulière, voire unique.

La caméra privilégie toujours les sensations grisantes à la jouabilité,ce qui n'est pas un mal.

Pour qui ?

LocoCycle se destine à ceux qui n'ont pas peur de l'aventure, et qui sont susceptibles d'aimer un jeu pour l'expérience qu'il procure plutôt que pour des critères véritablement précis (LocoCycle n'est ni particulièrement beau, ni d'une précision infaillible). Ceux qui recherchent des jeux singuliers y trouveront donc leur compte.

Ceci est un jeu de moto.

L'anecdote

Pour montrer à quel point LocoCycle brasse les influences, parlons aussi de son système d'amélioration. Chaque niveau vous octroie des point à dépenser dans divers attributs. Améliorer les coups et augmenter les combos d'une moto, en voilà une drôle d'idée. Et le pire, c'est que cela se révèle utile. Et plutôt jouissif.
Les Plus
  • L'écriture au top
  • La mise en scène spectaculaire
  • Drôlissime
  • Une expérience unique
  • Un challenge présent sans être frustrant
Les Moins
  • Nécessite plusieurs gigas pour être installer
  • Un gameplay qui manque un peu de précision
Résultat

LocoCycle est un jeu unique. Les cartésiens trouveront à redire concernant la plastique du titre ou certaines phases de gameplay, mais cela reviendrait à omettre l'expérience qui découle de l'ensemble. Car LocoCycle fait partie de ces drôles de titres dont vous êtes susceptibles de vous souvenirs des années plus tard, ne serait-ce que pour son ambiance et son concept. Et puis honnêtement, en 2014, combien de jeux nous font encore marrer ? On se le demande !

À propos de l'auteur

Titulaire d'une licence en langues, littératures et civilisations anglo-saxonnes obtenue à l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Mathieu Lallart a poursuivi ses études à Paris, durant deux ans, à l'École Supérieure d'Études Cinématographiques (ESEC). En 2018, il s'auto-édite et sort Jeu Vidéo et Cinéma : Une question de point de vue. Deux ans plus tard, il publie La Saga GTA : Transgressions et visions de l'Amérique chez Third Éditions.

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